Lundi 28 août 2023

La Ville de Saint-Nazaire mène depuis plusieurs années une démarche volontariste pour amplifier la présence de l’art dans l’espace public. Elle a commandé auprès des artistes plasticiens Olivier Garraud et Makiko Furuichi deux nouvelles peintures murales au cœur de la ville. Ils ont été choisis pour recouvrir les façades du 5 avenue Léon Blum et du 22 rue des Halles (près de Bain public) avec leur univers artistique unique.

Ces deux nouvelles peintures murales viennent embellir Saint-Nazaire et répondent à une commande précise de la ville : créer une œuvre prenant en considération les caractéristiques du site (histoire, usage…) mais aussi l’actualité de la ville et sa transformation urbaine. Avec comme enjeux, d’accentuer la connexion entre le centre-ville et le front de mer pour celle située avenue Léon Blum et de valoriser le lieu culturel Bain public pour celle située rue des Halles. Chaque artiste est ensuite libre de proposer sa propre interprétation et de créer son œuvre éphémère. En effet, ces peintures sont temporaires et pourraient disparaitre si l’évolution urbaine de la ville le nécessite. Quoi qu’il en soit, la Ville et les artistes se sont engagés à les maintenir sur site en bon état pendant une durée de 5 ans minimum (sauf intervention de nécessité absolue). 

L’avenue Léon Blum est un axe très fréquenté qui lie le centre-ville au front de mer via une promenade agréable déjà dotée de deux peintures murales produites par David de la Mano ("La Sombra Del Centinela" et "Antes del Silencio"). Afin de poursuivre son embellissement, la Ville a fait appel à l’artiste franco-japonaise Makiko Furuichi. Armée de ses pinceaux, elle a eu pour challenge de faire dialoguer son œuvre avec le paysage du front de mer et la luminosité sans cesse changeante. L'artiste a ainsi créé, sur la façade d’un immeuble situé au croisement de l’avenue Léon Blum et l’avenue de Vera Cruz, une aquarelle XXL représentant un paysage onirique où s’entremêlent les végétaux terrestres et maritimes dans lesquels sont dissimulés des "yōkai", esprits malicieux dans la culture japonaise.

Pour stimuler son imagination, l’artiste a visité la ville ainsi que le parc régional de Brière, un milieu singulier entre terre et mer. Sous ses pieds nus, elle s’est imprégnée de la mémoire du lieu formé de l’accumulation de végétaux depuis des millénaires afin d’élaborer par la suite une fresque aux couleurs locales. Ici, les plantes se multiplient et des petits êtres vagabondent. Son œuvre révèle la mémoire de la terre prenant l’apparence d’un fond marin débordant de végétaux et peuplé de yōkai, semblables à de petits animaux. Ces esprits espiègles et farceurs issus de la culture japonaise se mêlent alors aux légendes de Brière. En collaborant avec la matière et la nature, Makiko Furuichi laisse la couleur se répandre et se dissoudre dans le paysage urbain. Une composition qui réunit tous les ingrédients de la ville jardin au bord de l’océan.

Makiko Furuichi, une aquarelliste franco-japonaise

Quotidiennement, Makiko Furuichi dépose à l’aquarelle dans des carnets ses souvenirs, ses rêves et songes. Sa pratique de l’aquarelle la mène depuis plusieurs années aux grands supports. Elle peint alors sur des fresques, des rideaux et des volumes. L’artiste prend en compte l’environnement dans lequel elle intervient. Elle joue avec la dissolution, la dégradation du temps et l’accident. Souvent in situ, sa démarche touche à l’expérimentation. Pendant sa création, l'œuvre s'enrichit des éléments extérieurs, de l’usage ou de l’histoire du lieu, de son imaginaire ainsi que des souvenirs de son enfance. Intuitive et sensible, sa peinture s’installe par couches successives pour dévoiler les strates du paysage et de sa mémoire.

Avec cette nouvelle peinture murale, la Ville souhaite améliorer la visibilité de Bain Public, lieu de résidence et de création dédié au spectacle vivant. Une volonté originale : permettre à l’art public de mettre en lumière l’art déjà présent en ville. Le choix de l’artiste s’est porté vers Olivier Garraud qui dépeint sur le vif les grands sujets de société à l’instar de la programmation de Bain public. L’équipe de ce dernier a d’ailleurs participé activement au choix de cet artiste aux côtés de la collectivité et proposera des actions de médiation notamment avec des projets en liens avec l’école Jean Jaurès.

Olivier Garraud propose sur le mur de pignon de l’immeuble qui jouxte Bain public au 22 rue des Halles, « Il n’y a pas de signaux sans feu », un dessin poétique aux formes géométriques réalisé sur un quadrillage. Sur cette façade, de grandes volutes de fumée s’échappent. Toujours présent, le quadrillage habituel de ses dessins rappelle ici la faïence des anciens bains-douches de la ville. Si la fumée, des feux de forêt, de la pollution ou des gaz lacrymogène, est un motif récurrent chez l’artiste, elle apparaît dans cette œuvre en vapeur d’eau apaisante, chaude et éthérée. Le bouillonnement du dessin mural vient alors signifier l’effervescence artistique de la structure municipale ouverte en 2019.

Pour mettre en œuvre ce dessin, il a fallu concevoir les outils de sa création, compas et règle sur mesure, pour d’abord tracer les traits du quadrillage puis les cercles, demi-cercles et quarts de cercles.

Olivier Garraud, artiste à l’humour caustique sur papier quadrillé

Olivier Garraud est né en 1983. Cet artiste spécialiste du dessin travaille entre Nantes et Paris. Au fil de ces années de travail, Olivier Garraud constitue son Office du dessin, comprenant déjà plus de 300 dessins sur papier quadrillé. Au crayon acrylique, compas et règle, ses dessins simples et incisifs sont souvent accompagnés de phrases comme des slogans. Prêtant une attention particulière aux langages et aux signes, l’artiste dépeint sur le vif les grands enjeux de société. Avec un humour mordant, les icônes capitalistes et médiatiques côtoient la surveillance généralisée et les violences policières. Dans une esthétique graphique inspirée de la culture populaire, les drones et les yachts se multiplient et les mots se vident de leurs sens.

Pour transmettre cette méthodologie, il mène des ateliers intitulés Le dessin mode d’emploi, dont certains seront organisés avec les Nazairien·nes en lien avec le dessin mural.

Pour avoir accès à l'intégralité des photos des peintures murales :

Art dans l’espace public : de nouvelles ambitions pour transformer la ville

Ces nouvelles œuvres viennent compléter la quinzaine déjà réalisée par des artistes du monde entier pour la plupart issus du mouvement « street-art ». Pour cette année, la Ville a choisi des artistes plasticiens qui utilisent des techniques et matériaux variés. Elles s’inscrivent directement dans la volonté municipale d’accompagner artistiquement la transformation urbaine de la ville.

Aujourd’hui, la ville propose un parcours culturel et touristique aux habitant·es et visiteurs composé de nombreuses œuvres telles : « Lignes Désirs » à la gare, les fresques géantes d’artistes internationaux dans le cadre du Festival Les Escales, les peintures murales de street art, les lieux d’expo, les sculptures, les œuvres du parcours Estuaire, la fresque de « The Feebles » au parc urbain du Pré-Gras…

Avec ces deux nouvelles créations, l’objectif est de proposer un nouveau parcours d’arts visuels prochainement un tout nouveau parcours d’arts visuels. Plusieurs nouvelles œuvres devraient en effet voir le jour dans les années qui viennent en centre-ville puis dans les quartiers de Saint-Nazaire. Une réflexion est menée pour mettre en œuvre des projets en lien avec la démarche « Ville-jardin » ou encore les nouvelles lignes de bus hélYce+.

Bourse d’aide à la création artistique : les candidatures sont ouvertes

Pour soutenir la création, la recherche et la mise en œuvre de projets portés par les artistes dans un cadre individuel ou collectif, la Ville de Saint-Nazaire renouvelle cette année son dispositif de bourse artistique. Les projets peuvent être soutenus avec une bourse allant jusqu'à 2 500 euros. Le dispositif s’adresse en priorité aux arts visuels et contemporain : peinture, dessin, sculpture, installation, performance, photographie, vidéo, graphisme, design, ainsi que les démarches pluridisciplinaires.

Le projet présenté doit être une création originale et répondre au moins à l’un de ces critères : 

• L’implantation permanente ou temporaire à Saint-Nazaire de l’artiste ou de l’équipe artistique.
• Le déploiement d’une démarche artistique en lien avec le territoire 

Les dossiers sont à déposer jusqu'au 2 octobre 2023. Plus d’infos sur : saintnazaire.fr.

Youna Hubert

Attachée de presse

07 84 23 89 11

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