par David Samzun, maire de Saint-Nazaire
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16 octobre 2023

Discours de David Samzun

Hommage à Samuel Paty

"Depuis plusieurs mois, avec Xavier Perrin, mon adjoint en charge de l’éducation, et l’ensemble des élus de la majorité municipale, nous préparons cet événement inaugural en hommage à Samuel Paty.


Bien entendu, dans un coin de nos cœurs et de nos esprits, se nichait l’idée qu’un tel attentat pourrait un jour se renouveler. Ce n’est pas parce que l’on s’y prépare, qu’un nouveau drame est plus facile à affronter. A la fois individuellement et collectivement.


Face à tout cela, il nous faut de profondes ressources personnelles, pour ne pas laisser la peur, le doute, la méfiance et la haine prendre le dessus. Il nous faut aussi de profondes ressources collectives pour continuer de bâtir une société démocratique et apaisée, face à toutes les formes d’extrémismes, en France et partout dans le monde.


La République n’a qu’une devise : liberté, égalité, fraternité. Elle reste d’une profonde actualité.


Dans ce dramatique contexte national et international, ce rassemblement prends aujourd’hui une importance encore plus grande pour chacun d’entre nous et pour ce que nous représentons en tant que peuple français, héritier d’une histoire agitée et riche d’une profonde détermination collective.


Prenons le temps d’y songer, et d’adresser nos pensées à tous les disparus et à leurs proches, autour d’une minute de silence.



Je vous remercie.



Le samedi 10 janvier 2015, nous étions des milliers, rassemblés pour dire notre émotion face à l’assassinat de 17 de nos compatriotes, tués au nom de leurs métiers de journaliste ou de policier, de leurs engagements, de leur religion, ou tout simplement parce qu’ils étaient là au pire des moments.


Le 16 octobre 2020, l’émotion fut tout aussi grande de voir tomber un enseignant, victime d’avoir fait son métier lors d'un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression avec ses élèves de quatrième.


Ce 13 octobre 2023, cette émotion nous a encore une fois saisis à la suite du meurtre de Dominique Bernard, professeur de lettres, frappé par un terroriste qui cherchait à tuer un professeur d’histoire et géographie. Sans doute parce que ces derniers ont tout particulièrement le rôle d’éclairer toutes les pages de l’histoire du monde, de faire comprendre sa complexité, de décrire la lente et difficile progression des idéaux démocratiques, de nous rendre humbles en nous faisant partager les grandes épopées comme les pages les plus sombres de l’Histoire des Nations.


A l’inverse, l’objet de cet assassinat était, comme tous les actes terroristes, d’imposer la terreur et le silence, de tuer l’intelligence, de réduire à néant le principe même du débat.


Notre culture démocratique, tout imparfaite qu’elle soit, repose sur la conviction que la discussion, le respect des points de vue et des personnes qui les expriment permettront de faire naitre les compromis et les avancées utiles à l’intérêt général.


Notre histoire nationale, notre manière de faire société sont issues d’un passé douloureux et conflictuel. La construction de notre pays ne s’est pas faite dans le calme et la négociation, mais bien dans le fracas des armes et des conflits. Et notamment autour des conflits liés aux religions, ou plutôt à l’usage politique des religions. Les récents débats sur l’Abaya en ont été encore une fois une dramatique révélation.


Face à ce lourd passé, qui parfois ne passe pas, la France a inventé la Laïcité. Cette admirable idée qui nous permet de vivre et de coexister paisiblement, quelles que soient nos convictions.


La force de cette loi portée par Aristide Briand a été de faire de la Laïcité non pas une valeur, à laquelle pourraient être opposées d’autres valeurs, mais un régime politique. C’est-à-dire un choix et un principe d’organisation de la vie démocratique française et de ses institutions, dont l’École.


Voilà ce dont Samuel Paty, comme nombre de professeurs, d’éducateurs, de responsables associatifs, souhaitait parler dans ses cours.


Il s’est heurté à la bêtise crasse de personnes qui n’ont que la violence comme moyen d’expression. N’oublions pas qu’avant son brutal assassinat, une campagne de dénigrement avait recueilli, ici ou là, comme lors des attentats contre Charlie Hebdo, bien des assentiments et des silences coupables.


Il s’est heurté à l’intention et à la stratégie politiques des intégristes islamiques qui, comme tous les intégristes, recherche ostensiblement et obstinément une confrontation avec tout ce qui fonde notre République française.


C’est un défi difficile de vivre ensemble quand un grand nombre de forces politiques prospèrent sur les travers du genre humain : la méfiance, l’égoïsme, la haine, la violence.


C’est un défi difficile que celui des professeurs et des éducateurs de faire coexister dans leurs classes, dans leurs établissements, dans leurs activités des élèves avec toutes leurs différences.


C’est le métier qu’avait choisi Samuel Paty pour apporter sa pierre à la construction d’une société plus apaisée. L’enquête a d’ailleurs montré combien il avait été précautionneux et respectueux de ses élèves pour introduire ce débat sur la liberté d’expression.


Mais face à lui, se sont dressés l’obscurantisme, la manipulation et la barbarie.


Ce sont des forces sombres qui traverseront toujours nos sociétés et avec lesquelles jouent malheureusement nombre d’apprentis sorciers. En France, comme ailleurs.


La mort de Samuel Paty est un fait historique.


Mais la mort de Samuel Paty n’est en rien un fait du passé, tant les ressorts du drame n’ont pas disparu. Nous en avons encore eu la preuve ce 13 octobre dernier.


Je salue donc sa mémoire. Je suis ému et fier, au nom de la Ville de Saint-Nazaire, de permettre que notre espace public et le bâtiment qui accueille l’ensemble des services de l’Éducation rendent durablement honneur à celle-ci."


David Samzun, maire de Saint-Nazaire

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